L’annonce par le Premier ministre Ousmane Sonko, hier, du prix officiel de 305 FCFA pour la commercialisation de l’arachide pour la campagne 2024-2025 a suscité une vive déception parmi les producteurs agricoles, d’après L’Observateur.
Malgré une hausse de 25 FCFA par rapport à l’année précédente (280 FCFA), des agriculteurs s’attendaient à un prix nettement supérieur, notamment en raison des faibles rendements et des défis économiques dans le monde rural. Cheikh Tidiane Cissé, secrétaire général des agriculteurs du Bassin arachidier, a exprimé sa frustration dans des propos relayés par nos confrères : « Nous espérions au moins 500 FCFA pour récompenser nos efforts, mais le Gouvernement nous a déçus. »
Le Premier ministre a justifié ce prix en expliquant qu’il résultait d’un arbitrage visant à concilier les intérêts des producteurs et des huiliers. Il a également promis que l’objectif du Gouvernement serait d’atteindre 500 FCFA dans les années à venir. Une perspective qui reste insuffisante pour Thierno Dieng, président de l’Alliance nationale pour le développement rural : « Avec ce prix, les paysans resteront dans la précarité. »
Sidy Ba, porte-parole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), a rappelé que l’année dernière, les huiliers avaient acheté à des prix supérieurs, atteignant 315 FCFA le kilogramme en fin de collecte. Il critique également le coût élevé des intrants et des charges logistiques, rendant ce prix plancher peu avantageux pour les agriculteurs.
Pour les représentants des producteurs, cette décision risque d’aggraver la précarité des ruraux, dont les revenus dépendent largement de l’arachide. Sidy Ba a conclu en appelant à plus de soutien de la part de l’État : « Si nous voulons développer l’agriculture, il faut mieux récompenser les efforts des paysans. Sinon, cette filière stratégique pour le Sénégal sera menacée. »
