Sénégal : une société en déliquescence (Par Félix Mboup)

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L’affaissement de l’immeuble au quartier huppé des Almadies témoigne, à bien des égards, d’une société où les valeurs s’effilochent et où l’éthique périclite . En effet, la rapacité et l’appât du gain et la cupidité sont souvent à l’origine de telles calamités que nous avons dénoncées en menant des actions hautement citoyennes à travers notre association des locataires. Mais, malheureusement, malgré toute la procédure suivie pour l’obtention de notre récépissé, nous sommes snobés voire oubliés. C’est l’occasion, pour l’association, d’interpeller le ministre de l’intérieur, afin qu’il fasse preuve de diligence dans la délivrance de notre récépissé. Dans des pays développés, notre engagement au service exclusif des locataires serait encouragé, soutenu et promu. Car, elle a une portée hautement humanitaire. Combien de locataires avons-nous tirés d’affaires ? Le nombre est effarant !
Quand on encourage des insulteurs, les entretient , les couve et couvre alors que des citoyens qui lancent des initiatives dont le seul mobile est de faire comprendre à leurs compatriotes leurs droits et devoirs, nous allons tout droit vers la médiocratie voire une société sans valeurs éthiques. L’injure n’est ni conforme à nos traditions ni acceptée par le Sénégalais bon teint. Elle relève de la violence verbale qui entraîne une violence psychologique. Lorsque l’insulteur a subi un traumatisme psychologique au point d’être incapable de se contrôler, il revient à sa famille, ses proches et à l’Etat de lui apporter un soutien, afin que les citoyens ne souffrent pas de ses insanités. Hier, les hommes politiques usaient d’une rhétorique policée fondée sur l’humour et l’ironie. Qui ne se souvient pas de la parole de Senghor adressée à Wade, se référant à la tête chauve du Pape du Sopi: « Un tête qui ne peut supporter des cheveux ne peut pas tenir le pouvoir».Figure emblématique de l’opposition en 1998 , Wade usait de l’humour lorsqu’il demandait à ces foules nombreuses qui assistaient à ses meetings si elles n’acaient pas vu Mme Moulin et M. Forage comme s’il avait bien lu les Fables de Jean de la Fontaine. C’est dire que l’espace politique etait loin des incivilités et imbécilités de tous genres, quand il etait investi par des gens bien formés, cultivés et conscients. Ces politiques classiques savaient être d’une nature policé, et polissaient le langage Tout le contraire de ce que l’on voit aujourd’hui. Sans formation politique aucune ni référence idéologique, le champ politique d’aujourd’hui est assailli ou par des parvenus ou par des haineux qui y distillent la culture du repli identitaire, de la radicalité et de l’arrogance . C’est pourquoi, les intellectuels désertent le champ politique, le laissent à des incultes. Lénine disait que  » l’analphabéte est en dehors de la politique  » .Or, celle-ci doit être la voie par laquelle on élabore les stratégies et construit les instruments devant nous aider à nous développer.

Félix Mboup

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