MDL-chef arrêtée au ministère des Affaires Étrangères: La Gendarmerie et les chanceliers en ordre de bataille
Une atmosphère de crise règne au ministère des affaires étrangères qui, si on n’y prend garde, risque d’être le théâtre d’un conflit entre la Gendarmerie et les chanceliers sénégalais. A l’origine de cette grosse brouille entre ces deux corps, l’arrestation, ce lundi 20 novembre 2023 dans les locaux du ministère des affaires étrangères, de l’ex Maréchale des logis-Chef (MDL-CHEF) Marie Diagne Sène. L’ex-gendarme devenue chancelière après avoir réussi le concours de l’école nationale d’administration (ENA) sur autorisation de sa hiérarchie, est aujourd’hui considérée comme « militaire manquant à l’appel ».
L’amicale des chanceliers des affaires étrangères du Sénégal et l’Union des conseillers des affaires étrangères du Sénégal qui se sont indignées du traitement « dégradant » réservé à leur collègue régulièrement en service au département depuis le 6 juillet 2023, sont revenues sur détails de cette rocambolesque affaire dans un communiqué conjoint. « Madame Sène , alors Maréchal des logis-chef de la Gendarmerie nationale, a été autorisée par la hiérarchie militaire à se présenter au concours professionnel du cycle B de l’ENA session 2018 qu’elle a brillamment réussi », racontent les chanceliers dans leur communiqué.
Poursuivant, ils confient qu’à l’issue de la formation, « le directeur général de l’ENA n’a pas pris les dispositions nécessaires pour permettre à Madame Sène de rejoindre le corps des chanceliers ». L’affaire a atterri à la table du juge. Ainsi, informent-ils, la Cour suprême par arrêté numéro 53 du 10 novembre 2022 a tranché en faveur de l’ancienne MDL-Chef. Sur la base de cette décision de justice, le premier ministre et le ministre de la fonction publique ont subséquemment autorisé Madame Sène à prendre service.
Faisant fi de ces deux actes (judiciaire et administratif), la Gendarmerie a néanmoins procédé à l’arrestation de Marie Diagne Sène qu’elle continue de considérer comme une « déserteuse ». Outrées par cet acte « inélégant », « les deux Amicales exigent la libération immédiate et sans condition » de leur collègue. Dans ce bras de fer, les chanceliers se « réservent le droit d’user de tout moyen légal pour faire rétablir leur collègue dans ses droits ».