Dernières minutes : Le gouvernement Barnier Censuré, la démission de Macron reclamee
Le verdict est tombé peu avant 20 h 30. Avec 331 voix, les députés français ont fait chuter le gouvernement de Michel Barnier qui devra désormais expédier les affaires courantes en attendant la nomination d’un nouveau gouvernement. La censure d’un gouvernement en France ne s’était plus produite depuis 1962.
Dans une ambiance de fin de règne, les députés ont débattu longuement avant le vote pour examiner les deux motions de censure qui étaient sur la table : l’une déposée par le NFP et celle défendue par le Rassemblement national, après que le gouvernement a engagé sa responsabilité pour faire adopter, sans vote,le budget de la Sécurité sociale.
Au-delà des vives critiques adressées au Premier ministre sortant, de nombreux députés ont surtout visé le chef de l’Etat, considéré comme l’unique responsable du chaos politique actuel depuis la dissolution de l’Assemblée en juin dernier.
Jusqu’au dernier moment, Michel Barnier, comme Emmanuel Macron, ont prétendu ne pas croire à la censure du gouvernement. Mardi soir, le Premier ministre a ainsi de nouveau appelé à la « responsabilité » des députés – socialistes notamment – qui auraient pu inverser l’issue de ce vote car « la réalité ne disparaîtra pas par l’enchantement d’une motion de censure » a insisté une dernière fois avant le vote le Premier ministre. Une référence à la situation catastrophique des finances publiques et aux « 60 milliards » d’intérêts que la France va devoir payer l’an prochain pour honorer le paiement de sa dette. « Tout sera plus grave plus dur », après la censure, a-t-il martelé.
Et maintenant ?
Sans attendre la réaction des marchés financiers, le président de la République a naturellement déjà commencé à « tester » des options pour la succession de M. Barnier. Ont été évoqués les noms de François Baroin, Bernard Caeneuve, Xavier Bertrand et même Bruno Retailleau.
Mais Emmanuel Macron entend cette fois aller vite : une nomination pourrait intervenir dans les 24 heures.
Mais l’affaire s’annonce toujours aussi complexe faute de majorité à l’Assemblée nationale.
Au sein de la coalition des centres et de la droite, la chute du gouvernement pourrait voir se fissurer ce socle commun. Les Républicains ont déjà menacé de reprendre leur liberté : leur chef de file Laurent Wauquiez a souligné que l’engagement de son parti avec la coalition gouvernementale en septembre « ne valait que pour Michel Barnier ».
De son côté, le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal a proposé de nouer un accord de « non censure » avec le PS pour échapper à la tutelle du Rassemblement national.
Quant à la gauche, elle demeure désunie sur l’après-Barnier. Le PS voudrait « un gouvernement de gauche ouvert au compromis », que le socle commun s’engagerait à ne pas censurer en échange d’un renoncement au 49.3.
De son côté, les députés de la France insoumise (LFI) continuent tirer la barre à gauche : ils rejettent fermement toute « forme d’alliance gouvernementale avec les macronistes » et réclament en outre la démission d’Emmanuel Macron.