Diomaye -Sonko assis sur les braises de la réalité du pouvoir ( Par El Modou GUEYE)
« L’élection présidentielle est la rencontre d’un homme et d’un peuple. » Phrase attribuée au général de Gaulle sans qu’aucun historien ait jamais pu préciser le contexte dans lequel le grand homme l’aurait prononcée. Les candidats Sénégalais à la presidence de la République se l´attribuent souvent en allant à la rencontre des Sénégalais , exprimant ainsi l’alchimie irrationnelle qui opère lorsque le peuple élit le président de la République et fait de lui un souverain empruntant à la monarchie. Bassirou Diomaye Faye a cru non seulement qu’il en avait l’étoffe, mais qu’il en transcenderait le sens : « L’élection présidentielle du 25 mars dernier serait la consécration d’un homme sorti des buissons avec un peuple aveuglé par dix ans de promesses populistes et démagogiques. Les réalités de l´exercice du pouvoir sont tellement dures qu´on a l´impression d´avoir devant nous un couple de monarques républicains.
Tout homme politique rêve d’exercer le pouvoir, mais peu sont capables d’incarner cette promesse : « La rencontre d’un homme et d’un peuple. » Et pour cause. Cette phrase raconte en neuf mots le destin mêlé d’un homme et d’un pays : celui du général de Gaulle et de la France victorieuse de l’Allemagne nazie.
Ce n´est pas le cas dans beaucoup de pays africains qui accèdent au pouvoir soit par les armes, soit par des promesses démagogiques irréalisables. Le Sénégal en est une illustration parfaite depuis l´arrivée de Diomaye-Sonko au pouvoir.
C’est le 3 avril 2024 que le Président Sénégalais a fini par exprimer clairement devant le peuple à travers son premier discours qu´il comptait réconcilier les Sénégalais. Aussitôt nommé, son premier ministre prend le contre-pied et démarre ses règlements de compte au sommet de l´etat.
Échec du couple Diomaye Sonko en 100 jours?
Dès son retour d´Abuja, Diomaye a fini par clarifier sa position sur les inondations, avec la thèse trop simpliste d´affirmer que ces problèmes ne peuvent pas être réglés en trois mois. Pourtant le 5 mars dernier, il était présenté comme le parfait démocrate, un héros sorti de prison salué et adulé de toute part, cité en exemple par son premier ministre comme meilleur que lui pour diriger le Sénégal.
Au fond, pourquoi devrait-on S´inquiéter ?
Un chef d’Etat pour avoir respecté ses engagements gouverne tranquillement. Devient-on un héros pour avoir fait une chose normale tout simplement parce qu’on se trouve dans un environnement où la norme devient l’exception ? Devrait-on couvrir d’éloges un chef d’Etat qui décide simplement de se conformer aux lois de son pays. Assurément oui! au Sénégal. En revanche devrait-on se taire sur des dérives qui conduisent à une dictature rampante de la pensée unique? Assurément non!
Après trois mois de gouvernance, le couple Diomaye Sonko s´est illustré par une série de désengagements et reniements sur des promesses comme l´appel à candidatures pour certains postes stratégiques, les emprunts à l´étranger, le Franc Cfa, la Cedeao, les contrats pétroliers, la dissolution d´institutions budgétivoires entre autres…
Rattrapée par la réalité de l´exercice du pouvoir, le duo sans référenciel de travail a presque tout abandonné.
Le dernier reniement qui ferme le bout du tunnel aux impactés, est l´impuissance affichée et déclarée publiquement sur la solution à court terme des inondations. Alors qu´on se souvient l´année dernière des sorties incendiaires d´Ousmane Sonko contre Macky Sall sur la gestion des inondations. Qualifiant l´ex chef d´un président qui manque de vision.
En somme face à ce mini bilan désastreux, il y a lieu de s´inquiéter. La classe politique, la société civile et la presse gagneraient à se ranger derrière les populations pour contraindre le régime à se mettre au travail et cessez le bavardage inutile, les menaces , et l´asphyxie des entreprises Sénégalaises par une pression fiscale débordante.
El Modou Gueye