Mbaye Sarr, propriétaire de l’immeuble effondré à Touba, sort de sa réserve

Mbaye Sarr, propriétaire de l’immeuble qui s’est effondré à Touba causant la mort de sept personnes et plusieurs blessés, est enfin sorti de sa réserve, visiblement très affecté par la tragédie.
« Les pertes matérielles ne m’ont pas inquiété. Mais les pertes humaines m’ont meurtri le cœur, car la vie d’un être humain n’a pas de prix. S’il n’y avait pas eu de pertes humaines, je ne serais pas sorti faire cette déclaration », a-t-il déclaré.
Il est ensuite revenu sur l’entrepreneur Pape Fall de la société Afribat, saluant son expertise et ses réalisations dans le domaine de la construction. Mbaye Sarr a longuement évoqué les circonstances de l’effondrement.
« C’est moi-même qui ai commandé tous les matériaux, parce que l’homme doit être en sécurité là où il vit et où il dort. Je n’aime pas confier un bâtiment à quelqu’un et lui laisser toute la responsabilité d’acheter les matériaux. On avait discuté du prix : on est parti de 70 millions pour descendre à 60 millions. Ensuite, je lui ai demandé d’utiliser du ciment 42,5 au lieu du 32,5. J’ai aussi acheté du fer dur VAR, car je respecte les normes de sécurité. Même pour le béton, j’ai choisi celui de meilleure qualité. Et j’ai toutes les factures qui confirment mes propos. »
Il reconnaît toutefois qu’il y a eu des manquements vers la fin des travaux :
« Ces derniers temps, il y avait un problème. Il n’avait plus le temps de surveiller le chantier, même si des techniciens étaient présents sur place. »
Il se souvient encore du jour du drame :
« Le dimanche, à 14h, on m’a appelé alors que je prenais mon repas, pour m’informer de l’effondrement du bâtiment. »
Selon lui, les débuts du chantier étaient pourtant très prometteurs :
« Le bâtiment avait de très bonnes fondations. Cet effondrement aurait pu arriver à n’importe quel entrepreneur. Pape Fall avait beaucoup de chantiers à Dakar, à Touba, etc. Il contrôlait tout et discutait régulièrement avec les maçons. Au départ, le bâtiment était magnifique. »