Réunion tripartite : le gouvernement veut signer un « Pacte de stabilité sociale » (officiel)
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La grande réunion tripartite à laquelle le gouvernement convie les organisations syndicales et patronales, ce jeudi, vise à trouver un accord collectif, pour avancer vers la conclusion d’un »Pacte de stabilité sociale », a-t-on appris de source officielle.
»La réunion du jeudi 27 février 2025 sera l’occasion pour les organisations syndicales et les organisations patronales d’exprimer leurs doléances et préoccupations au gouvernement qui sera chargé d’y répondre à travers une invitation à négocier un Pacte de stabilité sociale », indique notamment un document du Bureau d’information et de communication du gouvernement (BIC-GOUV) parvenu mercredi à l’APS.
Elle intervient un peu plus d’un mois après la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, le 16 janvier 2025, sous le thème : « Droit de grève et préservation de l’ordre public ».
Près d’un an avant l’anniversaire de l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, le 24 mars 2024, les organisations syndicales semblent vouloir mettre un terme à l’état de grâce qu’elles ont accordé au nouveau régime.
Les revendications des organisations touchent ainsi plusieurs domaines du service public.
Du côté du cycle primaire, les organisations réclament la généralisation de l’allocation logement et l’âge de la retraite à 65 ans, entre autres, et dans l’enseignement supérieur, c’est plutôt la régularisation des pensions de réversion des enseignants-chercheurs décédés, le recrutement suffisant d’enseignants formés, etc.
Le secteur de la santé réclame des indemnités de représentation médicale et la mise en œuvre de la réforme du système de rémunération, tandis que le secteur de la justice réclame un reclassement et un avancement hiérarchique, par exemple.
« Un exercice de vérité » pour « réduire les tensions »
Pour le gouvernement, qui sera dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, cette négociation collective avec les syndicats et le patronat est une opportunité « pour réduire les tensions et les désaccords ».
« La situation socio-économique du pays le recommande. La paix et la stabilité sociale l’exigent », souligne-t-il dans le document BIC-GOUV.
Dans sa Déclaration de politique générale du 27 décembre 2024, le chef du gouvernement a annoncé la nécessité de mener dès le début 2025 un « dialogue social fructueux » avec les organisations syndicales, le « maître mot » étant « un exercice de vérité et de responsabilité, s’accordant sur ce qui est réaliste et supportable par l’État ».
Mais pour satisfaire leurs revendications, les organisations syndicales n’hésitent pas à respecter les ordres de grève.
Les 18 et 19 février, le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a annoncé un arrêt de travail de 48 heures sur toute l’étendue du territoire, tout en assurant les services d’urgence. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) a suivi le mouvement le 24 février pour 72 heures.
En convoquant cette réunion tripartite en prélude au dialogue social, dont la date n’a pas encore été fixée, l’Etat et les organisations syndicales et patronales « débattront des questions d’actualité concernant le monde du travail », précise le document.