Sénégal : de la restriction des libertés. Vers un Etat fasciste( Par Félix Mboup)

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Lorsque dans un pays, les journalistes sont privés de leur outil de travail, fouillés et surveillés ; lorsque les gens qui pensent et constituent des voix discordantes sont embastillés sans autre forme de procès ; lorsque les intellectuels n’osent plus donner leurs avis techniques sur bien des problématiques relevant de leurs domaines, il y a de quoi s’inquièter sur le devenir de notre démocratie. Dès lors, il urge de s’unir pour contrecarrer le monstre, lui barrer la route avant qu’il ne fasse main basse sur notre République, la dénature et l’anéantit à jamais . Une telle posture doit être celle propre à tous, dans la mesure où nous ne devons point déshonorer tous ces hommes qui se sont battus corps et âme pour que le Sénégal puisse passer pour une vitrine démocratique. Jamais nous ne laisserons des gens balafrer le visage naguère beau, attrayant et charmant de notre démocratie. Qu’allons – nous faire de l’héritage légué par ceux qui ont vécu dans la clandestinité et subi les affres et les foudres d’un régime certes autocratique mais très attaché aux principes élémentaires pour un bon fonctionnement de l’administration à travers son binôme : méthode et organisation ? Avons-nous oublié ceux qui ont été enrôlés dans l’armée apres avoir été enlevés du giron scolaire et universitaire, ceux qui ont été gazés, tabassés, exilés et bannis ? On les a presque trahis pour avoir voulu les supplanter par des populistes et aventuriers politiques dont la seule stratégie de conquête du pouvoir a été de faire la surenchère sur les conditions misérables des populations. Le moment est venu de tracer une nouvelle voie, celle de la rupture véritable, de la vérité et de la transparence. Pour ce faire, nous devons nous adosser sur les vrais idéaux incarnés par des hommes et des femmes vaillants qui ont su se battre pour que s’érige une démocratie .

«L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté», nous apprend Rousseau dans Du contrat social. Personne n’est ici dans une posture nihiliste ni hors la loi . Il faut que la minorité consciente, éveillée et critique s’exprime librement, existe et fasse prévaloir ses opinions. Quand la majorité souvent loin d’être juste écrase la minorité, l’aneantit et lui refuse toute portion de liberté, nous allons tout droit vers le totalitarisme. Les intellectuels ne sauraient être des moutons de Panurge ni des guetteurs de privilèges ni des chasseurs de biens mondains. La recherche du profit n’obnubile pas le vrai intellectuel qui rejette les idées reçues souvent rétrogrades.
Laissons les gens s’exprimer, établir la différence et la distance. Nous sommes un pays qui connaît une tradition démocratique dont ne témoignent pas seulement les élections mais qui remonte à la Révolution torodo et bien avant. Jamais nous n’accepterons d’être embarqués dans une aventure puérile, incertaine et périlleuse. Jamais. Toujours droits dans nos bottes, nous serons.

Félix Mboup

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