Les trois piliers d’une politique de souveraineté alimentaire au Sénégal( Par Khadim NDIAYE CEE)

Pour réussir une politique de souveraineté alimentaire ,afin de réduire, et d’éliminer à terme,la dépendance économique, source de beaucoup de goulots d’étranglement qui freinent le développement du pays,malgré plusieurs efforts consentis , trois mesures principales me parraissent incontournables:

-repenser le model agricole sénégalais pour en faire un véritable levier d’autosuffisance alimentaire, surtout pour les produits de grande consommation à haut impact sur le pouvoir d’achat des sénégalais et la physionomie des échanges extérieurs ;

-créer un tissu industriel viable et adapté pour assurer la transformation des produits issus de l’agriculture et satisfaire, subséquemment, la demande nationale, sans préjudice des autres retombées pour l’économie ;

-renforcer le réseau de transport afin de maîtriser toute la chaine de valeur (d’une part, des zones de production vers les zones de transformation, d’autre part, de ces zones industrielles vers les marchés intérieurs pour la consommation finale à grande échelle).

Une fois ces conditions réunies et soutenues par une bonne politique de distribution et de promotion du consommer local, les autorités pourront prendre des mesures progressives, mais irréversibles, de restriction ,
au besoin, d’interdiction, des importations pour tous les produits oû le Sénégal est autosuffisant.

Donc, toute politique de souveraineté économique, passe, à terme, par la relève de ce defis aux effets d’entrainement multiples et bénéfiques, notamment, pour la croissance économique, l’emploi et la lutte contre la pauvreté par la création de richesses, la compétitivité de l’économie et du secteur privé, l’approvisionnement correct et régulier des marchés intérieurs ainsi que la maîtrise durable de l’inflation pour une meilleure protection du pouvoir d’achat du consommateur sénégalais, longtemps mis à rude épreuve, par des chocs exogènes qui obligent les pouvoirs publics à intervenir à travers des mécanismes souvent coûteux pour le budget de l’Etat.

Mais d’ores et déjà, il faut saluer la volonté exprimée par les nouvelles autorités de prendre des mesures concerteés ( avec une implication optimale des sectoriels) de réduction du coût de la vie , qui trouveront leur point culminant avec la réussite de la politique de souveraineté alimentaire qui figure en bonne place dans le projet de transformation systémique du Sénégal, nouveau référentiel des politiques publiques .

Khadim NDIAYE, Commissaire aux Enquêtes économiques principal.